Le moment tant attendu, l'arrivée de Jules...

17 janvier 2020... mon dernier rendez-vous médical avant mon accouchement, à l’examen je suis dilatée à 1 cm et mon col est encore très haut selon la médecin. Je suis découragée (40 semaines le 18 janvier)... Première grossesse et léger stress face à tout ce qui s'en vient. 

On me propose un stripping, que je refuse car j'ai trop peur d'avoir mal, avec du recul c'est ironique, car ne n'est rien à comparer l'accouchement. Nous prenons donc la décision de céduler une date pour me provoquer à l'hôpital compte tenu que je serai à terme le lendemain. Ça va vite pour moi dans ma tête, j'ai hâte de faire la rencontre de mon petit homme, mais j'ai peur et j'angoisse. Rendez-vous prévu pour le 27 janvier pour me provoquer. 

La veille de ma date prévue d'accouchement, toujours le 17 janvier, je ne ressens aucune contraction et aucun signe de travail apparent. Je me couche, j'ai peine à dormir, car depuis plusieurs semaines déjà mes hanches sont douloureuses et la seule position qui est confortable est de m'installer semi-couché sur le divan. J'oscille entre l'éveil et le sommeil toute la nuit, enchaînant les séries télévisées et me demandant quand mon fils décidera de venir à notre rencontre. 

18 janvier 2020 (DPA), je me réveille autour de 9h30, avec ce que je croyais être une envie d'uriner. Aussitôt levée de mon fameux divan, je comprends à ce moment que je n'ai aucunement envie, mais que je suis en train de crever mes eaux. Panique générale, je cris après mon chum qui dort encore pour lui dire la bonne nouvelle et qu'il doit se lever pour appeler à l'hôpital. Le classique: je me promène dans la maison comme une poule pas de tête, stressée d'oublier quelque chose à la maison. Je réalise alors que je suis en train de mouiller tout le plancher! Oups ! L'hôpital a été appelé et nous sommes prêt à prendre la route pour la fameuse rencontre de notre vie.

En route je communique avec ma Doula (Audrey) pour lui faire état de la situation. Évidemment, j'avise ma maman et ma belle-mère que leur petit fils est en route. Arrivée à l'hôpital, évidemment des examens sont effectués pour voir l'avancement du travail et tout. 

À partir de ce moment, j'ai un peu perdu le fil des heures qui se sont enchaînées longuement pour mes accompagnateurs, mais rapidement pour moi. Audrey m'avait suggéré de me pas me fier à l'heure et, avec sa présence, ma confiance était revenue. Je savais qu'elle ferait son possible pour que je sois confortable et que je me concentre sur ma bulle. Bien intentionnée, il était hors de question pour moi d'avoir des médicaments quels qu'ils soient, je voulais que mon accouchement soit le plus naturel possible. Comme le travail n'était pas avancé, mais que j'avais perdu mes eaux, on a dû m'aider un peu, ce qui a amené des contractions très souffrantes. Heureusement, à chacune d'entre elles, Audrey était à mes côtés pour apaiser mes douleurs. Bien que j'adore mon chum, je crois que mon accouchement se serait déroulé autrement si elle n'avait pas été là. Pauvre lui, il ne savait pas quel rôle occuper dans cette aventure. Ah, j'oubliais de mentionner que j'avais un rhume qui me suivait depuis près d'une semaine… Accoucher enrhumé n'est pas de tout repos. Tannée d'être couchée ou sur le ballon, je voulais aller marcher...Est-ce que c'est moi ou quand tu perds tes eaux ça coule à l'infini.  Plusieurs heures se sont écoulées (apparemment) et le travail semblait stagner. Comme toutes les femmes exceptionnelles qui donnent la vie, j'étais épuisée, en douleur et découragée. J'ai donc demandé qu'on apaise mes douleurs avec de la médication. Soulagement, j'ai pu me reposer et me détendre, ce qui fit enfin accélérer mon travail. Les heures qui suivent sont tellement floues dans mes souvenirs, je me rappelle de peu de détails, hormis les frissons qui ont commencé à me traverser tout le corps à plusieurs reprises. Je me rappelle les paroles d'Audrey qui disait que c'était signe que mon fils arrivait bientôt. Je me rappelle de mon chum qui est à mes côtés et d'Audrey assise sur le lit, tous deux à m'encourager de ne pas lâcher. 

Malgré le fourmillement des employés du corps médical, peu de souvenirs y sont associés. Je me rappelle m'être sentie dans ma bulle, le futur papa à mes côtés et mon amie, ma Doula… une perle. Chacun avait son rôle précis et m'aidait dans cette magnifique expérience. Pauvre papa qui se sentait si inutile, selon ses dires, mais qui était pour moi un allié très puissant. Étant sous médication, je n'ai pas pu sentir le fameux anneau de feu, mais je me souviens très bien du moment où j'étais prête pour la poussée. Comme mon petit homme se faisait attendre et n'était pas pressé, évidemment son visage n'était pas du bon côté. On a dû m'installer de côté droit, une jambe dans les airs pour l'aider à prendre la bonne position. Je me rappelle vaguement être devenue impatiente à ce moment, je savais que la rencontre se passerait bientôt, mais quand... Et là, on nous avise que le cœur de mon beau Jules accélère. Les poussées sont difficiles, je suis impatiente, fatiguée.... La médecin me suggère fortement la ventouse, car on ne peut pas laisser mon petit homme aussi longtemps dans cet état. Ce que je me souviens, c'est la médecin qui me regarde et qui me motive pour que la dernière poussée soit la bonne. Nous sommes maintenant le 19 janvier (40 semaines et 1 jour).

On dépose mon fils sur moi, un sentiment de bonheur indescriptible m'envahit, je n'avais jamais vécu cette émotion auparavant. Nous avons entendu 2-3 trois petits pleurs et tout de suite il s'est calmé au contact de ma peau. Fatiguée, heureuse et en amour, je pleure de bonheur! Les minutes et heures suivantes, je les ai passées en peau à peau avec mon fils et mon chum. Nous étions si heureux. Un bébé en santé, sans complication. Je me rappelle également m'être réjouie parce qu'il était beau… quelle maman ne trouve pas son petit amour beau. Ce fût le temps pour Audrey de nous quitter, à ce moment, je ne trouvais pas les mots pour la remercier, elle qui avait passée près de 13 heures à nos côtés. 

J'ose imaginer qu'accompagner des futurs parents et surtout son amie dans cet événement magique est indescriptible. 

Nous étions maintenant 3, notre « nous » avait changé! Après de longues heures de travail, papa s'assoupi. Et moi, je me souviens avoir eu de la difficulté à dormir, contemplant pendant de longues heures mon petit Jules. Mon bébé tant attendu, enfin parmi nous. Certaine que mes compétences maternelles allaient être à la hauteur, on ne se doute pas avant d'être maman de tous les questionnements qui nous envahissent. Ce que l'on veut, c'est donner le meilleur à notre enfant. 

Après 6 mois, il m'a été proposé d'écrire mon récit d'accouchement. Avouez les mamans qu'on adore ça raconter notre accouchement et que ça nous fait du bien! Me replonger dans cet événement rempli mon cœur à nouveau. Je regarde mon fils évoluer depuis plusieurs mois et je ne peux qu'être fier d'être sa maman. Malgré la douleur, l'attente insoutenable, je revivrai ce moment n'importe quand, puisque j'ai enfin pu avoir l'impression de m'accomplir dans la vie, comme maman. Vous savez quoi... il arrive quand le 2e je suis prête à revivre un autre moment comme celui-ci. Selon les dires, chaque grossesse et chaque accouchement sont différents, ça m'emballe encore plus!

18 mois plus tard... enceinte de 36 semaines, je suis enfin prête à partager mon récit d'accouchement... Peu de détails s'y retrouve, car on oublie vite. Par contre, je sais que ma rencontre avec ma petite Léa sera différente de celle de son frère! La vie est bien faite, je sais que je serai entre bonne main et j'ai déjà hâte de revivre ce moment magique !

À toutes les futures mamans, les nouvelles mamans, profitez de ce cadeau que nous offre la vie et savourez chaque instant. Vous êtes merveilleuses et vous serez la meilleure qui soit pour votre petit trésor à venir. Dans les moments de doute, dites-vous que vous faites de votre mieux et qu'un lien exceptionnel vous unis avec votre enfant, et ce, pour la vie. 

Kim M.